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LA SAINT-HUBERT A NOIREFONTAINE
Dans la paroisse de Noirefontaine, saint Hubert est honoré d'une manière toute particulière, et ce, depuis
plus de 250 ans.
Début novembre, une messe solennelle en l'honneur de saint Hubert est célébrée et au cours de celle-ci, des gâteaux
offerts par une famille différente chaque année, sont bénits puis distribués à tous les participants et aussi aux malades
et aux personnes âgées et seules
A l"origine de cette pieuse coutume, on distribuait du pain ordinaire qui fut progressivement remplacé par du pain au
lait et actuellement par des gâteaux (rouillots).
D'où vient cette coutume?
Vers 1750, un chien atteint de la rage pénétra dans une étable et mordit le fermier. Celui-ci, agité de mouvements de
rage, fut maîtrisé par des voisins et étouffé entre des matelas (des paillasses). Le chien alla périr le long d'une haie,
Une légende rapporte que tout animal atteint de la rage périt dès qu'il pénètre sur le territoire de Noirefontaine
Quelques mètres au-dessus du parvis de l'église, se trouve une niche abritant une grande statue en bois de
saint Hubert.
En 2011, le club des seniors de Noirefontaine-Dohan avait organisé cette fête et offert les gâteaux ainsi que la
réception. Les sonneurs de trompe de chasse de la < Croix Mambourg > de Bertrix y étaient invités
Depuis lors, répondant à l'invitation, ils rehaussent la cérémonie par leur présence et leurs morceaux sonnés
Aujourd'hui encore, le club des seniors offre toujours la petite réception (apéro, sandwiches garnis) dans la salle < La
Caïolire > après la distribution des pains bénits à la fin de la messe
En cette année 2024, la fête de la Saint-Hubert avec bénédiction et distribution des pains, sonnerie des trompes
de chasse et réception offerte aura lieu le samedi 16 novembre à 19 h.
Toutes et tous êtes cordialement invités à partager avec nous ce beau moment de convivialité.
Agnès BERTRAND
Comité du Club des Seniors Noirefontaine-Dohan
Deux prêtres namurois sont allés porter des dons à la frontière ukrainienne, ils en sont revenus avec une famille réfugiée
Publié le 11 mars 2022 par diocese_namur - Modifié le 11 mars 2022 - 7 minutes
L’appel à la prière pour la paix en Ukraine, formulé le mercredi des Cendres par le pape, amène à l’action. L’abbé Gianpaolo Cesareo, prêtre à Jambes-Velaine, l’a expérimenté avec l’abbé Ireneusz Gosk. A bord d’une camionnette remplie de dons, ils sont allés sur place et revenus avec une famille ukrainienne.
Mgr Warin aux côtés de la famille ukrainienne
En ce matin du Mercredi des Cendres, l’abbé Gianpaolo se demande comment venir en aide au peuple ukrainien. Dans son for intérieur, il sent qu’il doit agir. Il cherche un confrère pour le suivre dans son aventure. Il appelle l’abbé Ireneusz Gosk, prêtre à Bouillon et d’origine polonaise. Ils contactent leur évêque pour recevoir son accord. Après avoir vérifié si une démarche pareille est bien légale, Mgr Warin les encourage et les bénit. Commence alors une récolte de dons : nourriture, produits d’hygiène corporelle, médicaments, couvertures… En quelques heures, ils ont pu remplir une camionnette prêtée pour l’occasion par le Séminaire de Namur. En route !
Les voilà partis pour la Pologne en début de soirée, mais… avant d’arriver à la frontière belge : panne de moteur ! Ils ne baissent pas les bras et trouvent une grande voiture à Bouillon : après avoir fait un choix parmi les dons reçus, ils embarquent l’essentiel dans la nouvelle voiture et redémarrent. Le duo arrive dans le sud de la Pologne le matin. Ils déposent les dons dans un centre de récolte polonais (qui redistribue ensuite le matériel vers différents centres de réfugiés) ; le centre se trouve dans la maison natale d’Edith Stein (co-patronne de l’Europe).
« Nous avons besoin de vos prières…« , confient les prêtres namurois dans cette vidéo sur la route aller.
« Ils avaient une vie normale… »
Arrivés dans ce centre, ils constatent le drame, le chaos… L’abbé Gianpaolo témoigne : « On voit la tristesse sur le visage des gens : ils ont tout quitté, ils ont peur, leur avenir est inconnu… On voit surtout des mamans avec des enfants, il y a peu d’hommes. Ils n’ont pas beaucoup de matériel : les Ukrainiens ont fui avec peu de choses emballés dans un petit sac ou une petite valise. En quelques jours, leur vie a complètement basculé : ils avaient une vie normale et maintenant, ils sont devenus des réfugiés… Ces personnes sont liées à leur terre ; ils n’auraient jamais quitté leur ville s’il n’y avait pas eu cette guerre. »
Les Ukrainiens qui arrivent dans ce centre polonais sont épuisés par la route et par les émotions : ils mangent, ils se reposent sur des matelas. Quand ils auront repris des forces, ils partiront avec un bus vers d’autres centres, situés plus loin, afin de laisser la place aux suivants. Les deux abbés namurois regardent, observent et prient.
« Jésus-Christ aurait aidé ces personnes souffrantes, perdues. On se sentait impuissant face à ce Mystère du Mal. Les réfugiés avaient besoin de couvertures, de nourriture, mais aussi d’une présence, d’une écoute attentive. On a discuté avec eux, ils nous ont montré des photos et des vidéos qu’ils avaient pu faire en Ukraine : des images vraiment dures à voir ! On avait le sentiment de presque rien faire, on était frustrés de ne pas pouvoir faire davantage pour les aider. Et en même temps, au fil des discussions, la vie ressurgissait ; la chaleur humaine, c’est important. Nous avons parlé avec un prêtre franciscain, polonais ; il avait été mandaté pour s’occuper de l’accueil. Ce prêtre était très éprouvé, très fatigué : il se donne corps et âme à sa mission. Dans ce lieu, nous avons pu expérimenter la présence de deux mystères présents sur une frontière : d’abord l’œuvre du mal (la guerre, la division) et ensuite l’œuvre du bien (aider l’autre, soutenir l’opprimé). Le Christ est présent dans les souffrances, Il nous accompagne. Chaque rencontre était très forte. Un moment qui m’a particulièrement touché, c’est quand des bénévoles sont venus apporter des pizzas aux enfants. Les enfants, victimes innocentes de cette guerre absurde, souriaient. »
Sauver Maria, 6 ans
Via un petit réseau social ukrainien, la présence des deux prêtres belges fait parler. On leur demande s’ils pourraient retourner en Belgique avec Maria et son père, Anatoli. La petite fille avait été soignée en Belgique il y a 4 ans pour un cancer du foie. Fuir vers un pays où l’on pourrait faire son suivi médical correctement, rassurerait les parents. Parents qui se sont retrouvés qu’en Belgique ! En effet, le papa avait fui le danger avec sa fille Maria. La maman, Natasha, elle, a dû fuir par un autre chemin, en train. Leur fils aîné, adulte, a dû rester à Kiev. Leur fille ainée, elle, a pu fuir à temps vers les États-Unis. Après des heures de route dans l’autre sens, les deux abbés rejoignent la Belgique. Maria et ses parents sont accueillis chez des paroissiens de Jambes, Roberto et Svitlana, d’origine Ukrainienne.
Maria et son père aux côtés des deux prêtres namurois
Svitlana témoigne : « Ils sont arrivés traumatisés chez nous. La petite a beaucoup joué avec notre lapin, comme si c’était une thérapie pour elle. La maman, Natasha, pleure beaucoup : elle craint pour son fils aîné qui est resté là-bas. Je les aide dans certaines démarches ; je traduis. Ils sont très discrets : ils sont gênés, ont peur de faire quelque chose de mal, ne veulent pas déranger… Ils sont très stressés et inquiets pour l’avenir. Ils cherchent aussi à être en contact avec d’autres Ukrainiens qui sont présents en Belgique, pour pouvoir échanger avec eux. Leur ville est bombardée, démolie… C’est très dur pour eux ! De plus, ils se sentent humiliés : ils doivent reconnaître qu’ils sont nécessiteux, qu’ils ont besoin d’aide, ce n’est pas facile quand on veut rester digne. » Natasha, Anatoli et la petite Maria aimeraient retrouver une certaine autonomie, une stabilité, une indépendance : trouver un logement à long terme, trouver un travail, s’intégrer. Ils craignent que le conflit ukrainien ne dure longtemps…
Et maintenant ?
L’abbé Gianpaolo est-il prêt pour un 2e voyage ? « Ce fut une expérience très forte. Poussé par la Parole de Dieu, je me suis lancé dans une initiative personnelle, je voulais me rendre sur place. Mais maintenant, après plusieurs jours, les Polonais sur place commencent à se méfier des initiatives privées. En effet, certains réseaux maffieux profitent de la situation pour mettre en place un trafic d’êtres humains. Ils essaient de sortir les Ukrainiens d’un enfer… pour les amener vers un autre enfer ! C’est vraiment incroyable de profiter ainsi du malheur des gens… Il vaut mieux passer par une organisation reconnue, structurée, comme Caritas par exemple. Ce que je retiens surtout, c’est la générosité des gens : les Belges, les Polonais… L’histoire de la fuite de la famille de la petite Maria, c’est une histoire parmi tant d’autres. »
Véronique Joos
Appel : Vous souhaitez aider Natasha et Anatoli ? Aidez-les à trouver un « vrai logement » afin qu’ils puissent vivre de manière autonome. N’hésitez pas à leur proposer un emploi. Contact : s.udaltsova@ukr.net
Visiter , Une Mission D' Église
VISITER ,
UNE MISSION
D' ÉGLISE
par l'abbé Philippe Coibion
Une mission pour nos communautés
On comprend aussitôt que les personnes que l'on visite, qui sont fragilisées dans leur corps, leur corps, leur cœur ou leur esprit, sont, dans la foi, le Seigneur lui-même qui se donne à rencontrer. Les laisser pour compte le Christ lui-même. Il y a là un enjeu important pour nos communautés chrétiennes. Elles ne peuvent renoncer à cette part part de leur mission qui consiste à accueillir et à servir le Christ en la personne des souffrants et à témoigner auprès d'eux, comme Jésus lui-même l'a fait, d'un Dieu de tendresse et de sollicitude. Voilà définie la dynamique du service évangélique des malades, comme le dénomme l’Église de France.
Service évangélique, car il est fermement enraciné dans l’Évangile et l'attitude de Jésus envers ceux et celles qu'il rencontre sur son chemin, atteints par la maladie ou tout autre forme de fragilité. On le voit saisi de compassion, remué jusqu'aux entrailles. Il entend et ressent au plus profond de lui-même les appels des blessés de la vie et leur réserve une attention toute particulière. En agissant ainsi, il rend présent le Royaume de Dieu qu'il est venu annoncer, un Royaume d'amour et de miséricorde.
En pastorale des malades, nous n'avons pas de meilleur modèle que celui de Jésus. À l'école de l’Évangile, nous apprenons les attitudes pastorales fondamentales pour notre mission de visiteurs.
Humanité et fraternité
En premier lieu, il s'agit d'entrer dans une relation humaine et fraternelle. Une visite d'amitié, simplement sur le plan humain, c'est la première démarche du visiteur de malades qui permet ainsi aux personnes visitées de « maintenir et développer une vie de relation et d’échanges »1. C'est là un enjeu fondamental de notre pastorale car l’Évangile appelle à une société plus humaine, plus fraternelle et plus solidaire. Par leur présence fraternelle aux personnes qu'ils visitent, leur qualité d'écoute, leur attention bienveillante, les acteurs de la pastorale de la santé, quels qu'ils soient, créent du lien social et fraternel pour ceux et celles qui en sont souvent privés. Et leur signifient ainsi qu'ils comptent pour les autres et qu'ils font partie de l'humanité en marche.
Une compassion évangélique
Compatir, ce n'est pas s'apitoyer. La compassion, c'est cette faculté de percevoir ce que l'autre vit, ce qu'il ressent. L'abbé Pierre avait une expression bien à lui pour en parler : « Quand tu souffres, j'ai mal ». Jésus est ainsi saisi de compassion, quand son regard croise le regard de celui qui souffre. Il entend, il devine les appels des blessés de la vie qui viennent à Lui. Non pas pour pleurer avec eux, mais pour réveiller en eux la vie : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »2. Chez le visiteur, la compassion est une attitude pastorale qui demande une grande qualité d'écoute et une réelle capacité d’empathie.
Un accompagnement humain et spirituel
Le visiteur se fait compagnon de route de ceux qu'il visite. Accompagner quelqu’un, c'est marcher à ses côtes pour avancer avec lui. Regardons Jésus sur la route d’Emmaüs (Lc 24, 13-35) : Il vient à la hauteur des deux disciples , Il adapte le rythme de son pas au leur, Il écoute le récit de leur douloureuse expérience récente et se fait compagnon de route jusqu'à leur auberge tout en parcourant avec eux un chemin intérieur, en partant des Écritures, ravivant pas à pas l' espérance en leur cœur jusqu'à leur révéler, au signe de la fraction du pain, qu'il est leur Seigneur ressuscité et vivant qui marche avec eux. Nous avons là une belle image de la mission des visiteurs. Ils entrent, avec les personnes qu'ils visitent, dans une accompagnement humain et spirituel, qui offre un espace de confidence où les questions existentielles vont pouvoir s'exprimer. Bien souvent, la maladie ou le grand âge, temps d'une plus grande fragilité, sont, pour ceux qui les vivent, un moment où ils revisitent leur vie, réfléchissent à son sens et s'interrogent sur leur futur. Le visiteur recueille les récits de vie, les interrogations, les révoltes, le désarroi parfois, voire le désespoir qui se lit dans son regard. Avec ceux qui l'invitent à les accompagner sur leur chemin de foi, le visiteur pourra aller jusqu’au partage de la Parole de Dieu, la prière commune, la communion au Pain de Vie, l'offre du sacrement de l'onction des malades comme autant de lieux de ressourcement, de réconfort et de force su leur chemin de vie.
Une mission en Église
Toute communauté chrétienne doit avoir le souci de ses membres fragilisés par la maladie, l'âge ou les infirmités : « Tous les chrétiens ont à partager l'attention et l'amour du Christ et de l’Église pour les malades »3. Il leur incombe donc de veiller à ce que toutes ces personnes, surtout si elles ne peuvent plus les rejoindre lorsqu'ils se rassemblent le dimanche, ne soient jamais séparées de leur communauté de foi. Un lien vivant doit être maintenu entre elles et la communauté, et réciproquement. Il s'agit donc bien d'une mission et d'une responsabilité de toute la communauté. C'est pourquoi les visiteurs n'agissent pas en leur nom propre, mais au nom de leur communauté. Ils sont mandatés par elle. Même s'il faut encourager les chrétiens qui prennent à cœur personnellement d'aller visiter les malades qu'ils connaissent, en raison de leur attachement au Christ et à l’Évangile, la visite d'un membre de la communauté, mandaté par celle-ci, prend une dimension de fraternité communautaire. C'est de cela que les équipes de visiteurs dans les paroisses et les unités pastorales sont signifiantes, car l'équipes est signe d’Église. Le visiteur est alors, pour la personne visitée, signe de la sollicitude de toute la communauté. Par ce biais, la place de celle-ci dans la communauté est reconnue, même si elle en est éloignée temporairement ou durablement. Par ailleurs, l'équipe de visiteurs veille aussi à ce que la communauté donne aux malades la place qui est la leur en son sein et qu'ils puissent y remplir leur rôle. Pour les visiteurs, l'équipe est le lieu d'enracinement de leur mission dans celle de l’Église. Elle est aussi un lieu de partage, de ressourcement spirituel, de formation et de soutien dans la mission.
À la suite du Christ
La mission du visiteur est une mission d’Église à la suite du Christ. Elle participe à la construction d'une société plus humaine et plus fraternelle. En même temps, elle est signe de la bonne nouvelle du Royaume d'amour et de miséricorde annoncé par Jésus. Elle témoigne de la sollicitude et de la compassion du Seigneur envers les petits, les fragiles, les souffrants, tout en Le reconnaissant en eux. Enfin, elle consolide les liens de fraternité entre tous les membres d'une même communauté de foi.
abbé Philippe Coibion
source : Revue Visiteurs aujourd'hui, septembre-octobre-novembre 2021.N°223, Ed. Jésuites, Namur, Belgique, pp.7-11.
1Sacrements pour les malades, pastorale et célébrations. Rubrique 20.
2Mc 10,51.
3Sacrements pour les malades, pastorale et célébrations. Rubrique 19.
Premiere Messe De L'abbe Isaac Torres
PREMIERE MESSE DE L'ABBE ISAAC TORRES A BOUILLON
par Maria Teresa
Le dimanche 11 juillet 2021, XV dimanche du Temps Ordinaire, l'abbé Isaac Torres, jeune prêtre du diocèse de Namur, revenait dans notre paroisse pour y célébrer sa première messe. Il avait reçu son ordination sacerdotale le 27 juin des mains de l’Évêque Mgr Pierre Warin.
La sainte messe était précédée comme de coutume pour un mot d'accueil de notre curé, l'abbé Irénée Gosk, qui a retracé son parcours. L' abbé Isaac Torres, membre du Chemin néocatéchuménal, aîné d’une famille de cinq enfants, est originaire de Teruel, dans la région d’Aragon, en Espagne.
Dans son homélie, le nouveau prêtre lancera un appel très fort à la conversion. Il nous invitera à l'écoute de la Parole de Dieu et de la voix des prophètes envoyés par Dieu : avoir le cœur ouvert pour écouter la Parole de Dieu signifie se mettre à la suite de Jésus-Christ, faire confiance en Lui.
Trois sont les exigences pour comprendre et vivre dans la foi les textes de ce dimanche 11 juillet 2021 : l'écoute, l'appel et l'envoi.
Dans la première lecture, le prophète Amos est envoyé par Dieu au Royaume du Nord qui vivait une situation similaire à la nôtre . Amos qui était un cultivateur du Royaume du Sud, étranger et en plus un bouvier, est envoyé par le Seigneur à ce peuple pour lui dire : votre cœur est très loin du Seigneur, convertissez-vous ! (Am 7, 12-15). Amos n'est pas écouté, comme parfois nous arrive de ne pas écouter « les prophètes » que Dieu nous envoie, continue l'abbé Isaac. Qui sont pour nous les prophètes ? Les prophètes d'aujourd'hui peuvent être un père, une mère, l'époux ou l'épouse, un fils ou une fille, une situation qui nous sommes en train de vivre au travail, etc. (...)
Amos, ne s'est fait pas prophète par lui-même, mais il sent l'appel de Dieu qui en fait son porte-parole.
Tous sont choisis, Dieu lance son appel aussi universel qu'inattendu à tous, car Il veut nous donner ses bénédictions. Si nous sommes ici, c'est parce que la bénédiction du Seigneur est sur nous. Tous nous sommes appelés, attendus et aimés.
Nous faisons partie du projet divin dès avant la création du monde pour être saints et immaculés en sa présence dans l'amour (Ep 1,4). Et vivre la sainteté, c'est entendre son appel et découvrir la nature divine qui est en nous en tant que Fils de Dieu. La source de cette filiation divine, c'est le baptême, car en Jésus-Christ, nous avons été mis à part. Le moyen de cette sainteté : l’œuvre historique de la Rédemption opérée par Jésus-Christ et la réalisation de son projet de salut pour toute l'humanité à travers le pardon de tous nos péchés. Le Seigneur nous a mis à part pour être son domaine particulier, son héritage.
Toutes ses bénédictions, Dieu peut nous les donner seulement après notre écoute de la Parole de Dieu, une parole de vérité, l'évangile de notre salut. Pour cette raison, il est très important écouter les prophètes que le Seigneur nous envoie.
En conséquence, le Seigneur nous invite – continue l'abbé - à l'écoute, Il nous appelle à recevoir toutes des sortes de bénédictions et enfin, Il nous envoie en mission.
Toutefois, nous avons besoin de trois choses ou conditions pour être en mission :
-
Être envoyés
-
Être témoins
-
Donner la vie
Et comme avec les apôtres, Dieu nous envoie en mission sans autre bagage que des sandales aux pieds, un bâton et une seule tunique (Mc 6,7-13).
Le choix pour Jésus ce n'est ni l'argent, ni la nourriture, ni les recommandations.
Le bâton est un morceau de bois, c'est le symbole de la Croix de Jésus-Christ qui est capable d'ouvrir une route au milieu de la mer, un chemin dans le désert, de nous faire passer de la mort à la vie.
Être envoyé en mission, c'est avant tout être appelé à donner et à se donner soi-même. Ensuite, la deuxième chose, les sandales aux pieds, c'est-à-dire avec le zèle pour annoncer l’Évangile. Ce zèle surgit lorsque nous reconnaissons les merveilles que Dieu fait dans notre vie et nous en sommes tous les témoins : le zèle, c'est le témoignage. Enfin, porter une seule tunique signifie être revêtu du Christ, de la nature divine qui nous donne notre baptême.
L'abbé Isaac imposera ensuite les mains sur la tête de chaque fidèle avant de réciter la bénédiction finale et de nous envoyer tous en mission comme Témoins du Christ!!
Maria Teresa
Décès de Monsieur l'abbé Guy LEEMANS,
le samedi 20 février 2021
Monsieur l'abbé Guy LEEMANS est né à Givry le 13 septembre 1942 et ordonné prêtre à Namur le 16 juillet 1967.
La liturgie des funérailles sera célébrée en l'église paroissiale de Givry le mercredi 24 février 2021 dans l'intimité.
Seigneur, nous te remercions pour notre abbé Guy Leemans, pour la grâce de son ministère sacerdotal en souvenir de chaque moment passé ensemble.
Nous contemplons dans sa mort, Seigneur, ta Résurrection et malgré la tristesse, comme signe de ton immense amour, que ta bénédiction puisse descendre sur nous et notre prière monter au ciel en communion fraternelle avec l’abbé Guy.
Voici une lettre d'hommage à l'abbé Guy Leemans , écrite par Mme Francine Defèche au nom de toute la communauté paroissiale de Bouillon et Sensenruth.
« C'est avec une profonde tristesse que j'ai appris le dimanche matin 21 février le décés de l'abbé Guy Lee mans survenu la veille.
Le 23 avril 2017, une messe a été célébrée au Château-Fort de Bouillon en l'honneur de Ste Ide d'Ardenne. Comme l'abbé Guy était un historien, c'est donc lui qui a célébré cette messe. C'est à partir ce ce moment que j'ai appris à le connaître.
En octobre 2018, nous sommes allés en Italie. Tout d'abord à San Damiano, Notre Dame des roses. Ensuite sur les traces de Padre Pio à Pietralcina et à San Giovanni Rotondo où l'abbé Guy a célébré une messe. Il était si heureux de revenir avec une statue de Padre Pio. Sur le chemin du retour, nous sommes allés à Assise, la ville de Saint François et à Padoue, la ville de Saint Antoine. Un beau pélerinage où j'ai eu personnellement l'occasion d'apprécier l'abbé Guy pour sa bonne humeur, mais aussi sa profondeur. En mai 2019, nous avons eu le bonheur d'aller en Paraguay pour visiter le pays de notre vicaire, l'abbé Santiago. Hélas ! L'abbé Guy a eu quelques problemes de santé, ce qui ne lui enlevait rien à sa gentillesse. Notre guide a été d'un grand dévouement envers lui, il lui en a toujours été reconnaissant. Là aussi, il était si heureux de rentrer en Belgique avec une belle crèche du Paraguay. Habitant à Bouillon, j'ai eu l'occasion d'aller souvent lui rendre visite au home « Sérénia » et c'était toujours une joie et un bon moment de se retrouver pour l'un comme pour l'autre. Et puis, les circostances ont fait qu'il a dû quitter Bouillon, au grand regret de beaucoup de personnes. Les paroissiens qui participaient à ses offices ont toujours appréciés ses homélies.
J'ai eu la chance de pouvoir lui téléphoner lors de son séjour en clinique en janvier dernier, mais depuis son retour au home à Bastogne, ça n'a plus été possible. Pourquoi ???
« Pauvre abbé Leemans, vous ne méritiez pas de mourir dans l'ennui et la solitude. Je garderai toujours un si bon souvenir de nos voyages et de nos rencontres. Je suis heureuse d'avoir pu passé ensemble de si bon moments, moments joyeux, mais aussi très profonds.
Au revoir et merci Guy ».
Mme Francine Defèche,
de la communauté paroissiale de Bouillon
Semaine de prière pour les vocations
Voici pour vous, Chères lectrices, Chers lecteurs,
Une jolie histoire de vocation....
par Veronique Paquay
Article écrit par Véronique Paquay, assistante paroissiale dans le doyenné de Gedinne, qui voit comme protagonistes "Le Christ de Frahan" et le Père Jean Marie Denis, originaire du village et décédé en 2016.
Merci beaucoup à Véronique pour cette belle initiative qui nous a permis de redécouvrir la richesse et la beauté de nos villages...
Et encore un grand merci à Monsieur Jean-Marie Henry de Frahan (pour les infos et la photo de 1970) et l'abbé Krzysztof Brzostowsky, vicaire du secteur de Bouillon pour les photos actuelles du crucifix.
source: notredamedes3vallees.com
Dans ce blog, il y a longtemps, j’avais publié une prière « Je n’ai plus d’autres bras que les tiens ». Pour illustrer cet article, j’avais choisi sur internet un cliché d’un Christ sans bras dont je ne connaissais pas l’origine. Il y a quelques semaines, une lectrice assidue du blog a demandé des renseignements sur ce Christ. Cela m’a directement rappelé le Christ sans bras de l’église de Frahan, qui avait suscité la vocation (cfr texte tout en bas de cet article) de prêtre du Père Jean Marie Denis, originaire du village et
décédé en 2016. Et je me suis demandé si ce Christ dont l’histoire globale me touchait beaucoup existait encore. Avec le concours de plusieurs personnes, l’enquête a donc commencé … et voici les infos récoltées : la statue est actuellement sur le grand autel dans l’église du village, elle a été réparée dans les années 1960, on voit sur la photo en noir et blanc (cfr cliché noir et blanc en tête de cet article) qui date de 1970 que les bras sont différents. La statue est en chêne sculpté et mesure 66 cm ; le sculpteur est inconnu, la date est 1601-1700. Le crucifix a bien été volé comme l’explique le Père Jean Marie dans le texte ci-dessous et retrouvé ; c’est à ce moment là qu’on a modifié les bras. L’église de Frahan était bien dédiée à Saint Matthieu pour ensuite devenir l’église de l’Assomption de Notre Dame.
Les mains du Christ
+ Je suis né dans le petit village de Frahan- sur-Semois. Ma maison se situait près de l’église. Dans cette église, il y avait un très beau crucifix datant sans doute du 17ème siècle.
Tout le monde l’appelait : Notre Vieux Bon Dieu I * Je le vois encore, comme si c’était hier, accroché au mur près de l’autel latéral dédié à saint Matthieu, le patron de la paroisse.
Il était sculpté dans du bois de chêne et mesurait un bon mètre de haut.
J’étais frappé par le regard du Christ en croix, regard rempli de douceur.
Il avait une particularité : les bras du Christ avaient disparu au cours des temps.
Ce détail me faisait peur et attirait toujours mon regard.
+ Au moment de ma profession de foi, mon vieux curé qui était un homme au visage rude, m’a fait un cadeau que je n’ai jamais oublié.
Il connaissait bien mon attirance pour le Christ sans bras et ma tristesse de le voir ainsi, il me dit simplement à l’oreille :
– Tu sais, Jean, tu peux être les mains de Jésus !
Cette parole s’est imprimée d’un coup au plus profond de moi et elle a été comme un appel qui a guidé le choix de ma vie !
+ J’ai choisi de devenir religieux – pour être proche du Seigneur – et de devenir prêtre – pour me mettre à son service.
+ Quand j’ai été ordonné prêtre, tout le village avait préparé une fête à l’occasion de la première messe que je célébrerais dans l’église Saint Matthieu.
Pour la circonstance, un artisan avait construit un nouvel autel. Et au-dessus de l’autel, Notre Vieux Bon Dieu avait été attaché. Son doux regard attirait les chrétiens qui venaient se réunir.
Vous devinez ma joie lorsque j’ai ouvert mes bras pour inviter tout le monde à la prière, en disant :
– Le Seigneur soit avec vous !
+ Quelques années après, j’ai eu la peine d’apprendre que Notre Vieux Bon Dieu avait été volé pour devenir une antiquité. J’ai eu vraiment de la peine mais la parole de mon vieux curé au visage rude m’est revenue clairement à la mémoire :
– Tu sais, Jean, tu peux être les mains de Jésus I
+ Cela va faire 35 ans que je suis prêtre. J’ai eu la joie d’être professeur pour des 13-14 ans. Que de fois, j’ai écrit au tableau pour aider à comprendre que le Seigneur est toujours vivant auprès de nous !
+ Ces dernières années, j’anime un groupe d’élèves qui veulent prier ensemble, partager la Parole du Seigneur, donner de la joie autour d’eux. Que de fois, j’ai étendu les bras pour animer la prière commune !
+ Depuis 4 ans, je voyage dans le monde pour retrouver mes frères religieux.
Chaque année, je vais en Colombie pour rencontrer 1.500 jeunes qui vivent dans un collège appelé Mi Casa (Ma Maison).
Beaucoup d’entre eux sont, comme on dit là-bas, des enfants des rues qui ont dû se débrouiller pour se nourrir et survivre. Maintenant, ils sont accueillis, apprennent à se servir de leurs deux mains.
J’aime ces jeunes qui veulent s’en sortir. Et lorsque je rentre de Colombie, j’ai plus de courage encore pour prendre en main mon téléphone, pour prendre la volant de la voiture, pour écrire des lettres afin de trouver l’argent nécessaire pour qu’ils aient à manger tous les jours I
+ Et il m’arrive très souvent, de dire :
- Seigneur, oui, je suis tes mains ! Donne-moi ton souffle !
Merci à tous ceux qui ont permis de remonter l’histoire de cette statue et du Père Jean-Marie : Monsieur Jean-Marie Henry de Frahan (pour les infos et la photo de 1970) contacté par Madame Maria Teresa Silvestri, assistante paroissiale dans le secteur de Bouillon, l’abbé Krzysztof Brzostowsky, vicaire du secteur de Bouillon pour les photos actuelles du crucifix, Madame Hélène Cambier, Attachée au Service Patrimoine du Diocèse de Namur et Conservatrice du Trésor de la Cathédrale et Musée diocésain de Namur pour toutes les infos historiques et les photos de 1944.
Veronique Paquay
JM des Grands-parents/Personnes Âgées
MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
À L'OCCASION DE LA
Ire JOURNÉE MONDIALE DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES
(25 juillet 2021)
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Chers grands-pères, Chères grands-mères !
“Je suis avec toi tous les jours” (cf. Mt 28, 20) ! Telle est la promesse que le Seigneur a faite à ses disciples avant de monter au ciel et c’est la même promesse qu’il te répète aussi aujourd’hui, cher grand-père et chère grand-mère.À toi. “Je suis avec toi tous les jours” sont aussi les paroles qu’en tant qu’Evêque de Rome, et en tant que personne âgée comme toi, je voudrais t’adresser à l’occasion de cette première Journée Mondiale des Grands-parents et des Personnes âgées. Toute l’Eglise est proche de toi –disons-le mieux, elle nous est proche – : elle a souci de toi, elle t’aime et ne veut pas te laisser seul !
Je sais bien que ce message te parvient à un moment difficile : la pandémie a été une tempête inattendue et furieuse, une dure épreuve qui s’est abattue sur la vie de tout le monde, mais qui a réservé un traitement spécial, un traitement encore plus rude à nous, les personnes âgées. Beaucoup d’entre nous sont tombés malades ; nombreux ont perdu la vie ou ont vu mourir leur conjoint ou leurs proches ; d’autres encore ont été contraints à la solitude pendant une très longue période, isolés.
Le Seigneur connaît chacune de nos souffrances actuelles. Il est aux côtés de ceux qui font l’expérience douloureuse d’être mis à l’écart ; notre solitude – aggravée par la pandémie – ne lui est pas indifférente. Une tradition raconte que saint Joachim, le grand-père de Jésus, avait lui aussi été exclu de sa communauté parce qu’il n’avait pas d’enfants ; sa vie – tout comme celle de sa femme Anne – était considérée comme inutile. Mais le Seigneur lui envoya un ange pour le consoler. Alors qu’il se tenait tout triste aux portes de la ville, un envoyé du Seigneur lui apparut pour lui dire : « Joachim, Joachim ! Le Seigneur a exaucé ta prière insistante » [1]. Giotto, dans l’une de ses célèbres fresques [2], semble situer l’épisode pendant la nuit, une de ces nombreuses nuits sans sommeil, pleines de souvenirs, de soucis et de désirs, auxquelles beaucoup d’entre nous sommes habitués.
Mais aussi lorsque tout semble obscur, comme pendant ces mois de pandémie, le Seigneur continue à envoyer des anges pour consoler notre solitude et nous répéter : “Je suis avec toi tous les jours”. Il te le dit, il me le dit, il le dit à nous tous ! Tel est le sens de cette Journée que j’ai voulu que l’on célèbre pour la première fois cette année, après une longue période d’isolement et une reprise encore lente de la vie sociale : que chaque grand-père, chaque grand-mère, chaque personne âgée – en particulier les plus isolés d’entre nous – reçoive la visite d’un ange !
Parfois, ils auront les traits de nos petits-enfants, d’autres fois, ceux des membres de notre famille, des amis de toujours ou que nous avons rencontrés pendant ces moments difficiles. Pendant cette période, nous avons appris l’importance des câlins et des visites pour chacun d’entre nous, et comme je suis attristé par le fait que dans certains lieux, ces gestes ne soient pas encore possibles !
Mais le Seigneur nous envoie aussi ses messagers à travers la Parole de Dieu, qu’il ne fait jamais manquer à notre vie. Lisons chaque jour une page de l’Évangile, prions les Psaumes, lisons les Prophètes ! Nous serons surpris par la fidélité du Seigneur. Les Écritures nous aideront également à comprendre ce que le Seigneur attend de notre vie aujourd’hui. En effet, il envoie les ouvriers à sa vigne à toutes les heures de la journée (cf. Mt 20, 1-16), à chaque saison de la vie. Je peux moi-même témoigner d’avoir reçu l’appel à devenir Évêque de Rome au moment où j’avais atteint, pour ainsi dire, l’âge de la retraite et je ne pensais plus pouvoir faire grand-chose de nouveau. Le Seigneur est toujours proche de nous, toujours, avec de nouvelles invitations, avec de nouvelles paroles, avec sa consolation. Il est toujours proche de nous. Vous savez que le Seigneur est éternel et ne prend jamais sa retraite, jamais.
Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus dit aux Apôtres : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé » (28, 19-20). Ces paroles s’adressent aussi à nous aujourd’hui et nous aident à mieux comprendre que notre vocation est celle de conserver les racines, de transmettre la foi aux jeunes et de prendre soin des plus petits. Écoutez bien : quelle est notre vocation aujourd’hui, à notre âge ? Conserver les racines, transmettre la foi aux jeunes et prendre soin des plus petits. N’oubliez pas cela.
Peu importe ton âge, si tu travailles encore ou pas, si tu es resté seul ou si tu as encore une famille, si tu es devenu grand-mère ou grand-père très tôt ou plus tard, si tu es encore indépendant ou si tu as besoin d’assistance, car il n’y a pas un âge de retraite pour la mission d’annoncer l’Évangile, de transmettre les traditions aux petits-enfants. Il faut se mettre en chemin et, surtout, sortir de soi pour entreprendre quelque chose de nouveau.
Il y a donc une vocation renouvelée pour toi aussi à un moment crucial de l’histoire. Tu te demanderas : comment est-ce possible ? Mon énergie s’épuise petit à petit et je ne crois pas pouvoir faire grand-chose. Comment puis-je commencer à me comporter différemment lorsque l’habitude est devenue la règle de mon existence ? Comment puis-je me consacrer à ceux qui sont plus pauvres alors que j’ai déjà tant de soucis pour ma famille ? Comment puis-je élargir mes horizons quand je ne parviens même plus à quitter ma résidence ? Ma solitude n’est-elle pas un trop lourd fardeau ? Combien d’entre vous se posent cette question : ma solitude n’est-elle pas un trop lourd fardeau ? Nicodème a posé une question similaire à Jésus lui-même lorsqu’il lui a demandé : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? » (Jn 3, 4). Cela est possible, répond le Seigneur, en ouvrant son cœur à l’action de l’Esprit Saint qui souffle où il veut. L’Esprit Saint, en vertu de la liberté qu’il a, va partout et fait ce qu’il veut.
Comme je l’ai répété à maintes reprises, nous ne sortirons plus les mêmes de cette crise que le monde entier traverse : nous sortirons meilleurs ou pires. Et « Plaise au ciel que […] ce ne soit pas un autre épisode grave de l’histoire dont nous n’aurons pas su tirer leçon ! – nous avons la tête dure ! –. Plaise au ciel que nous n’oublions pas les personnes âgées décédées par manque de respirateurs ! […] Plaise au ciel que tant de souffrance ne soit pas inutile, que nous fassions un pas vers un nouveau mode de vie et découvrions définitivement que nous avons besoin les uns des autres et que nous avons des dettes les uns envers les autres, afin que l’humanité renaisse » (Enc. Fratelli tutti, n. 35). Personne ne se sauve tout seul. Nous sommes tous débiteurs, les uns des autres. Tous frères.
Dans cette perspective, je voudrais te dire qu’on a besoin de toi pour construire, dans la fraternité et dans l’amitié sociale, le monde de demain (...) Trois piliers : les rêves, la mémoire et la prière. La proximité du Seigneur donnera la force d’entreprendre un nouveau chemin, même aux plus fragiles d’entre nous, par les routes du rêve, de la mémoire et de la prière (...)
Les rêves sont pour cette raison intimement liés à la mémoire. Je pense à combien est précieux le souvenir douloureux de la guerre et à ce que les nouvelles générations peuvent en apprendre sur la valeur de la paix. Et il t’appartient de transmettre cela, toi qui as vécu la douleur de la guerre. Faire mémoire est une véritable mission pour toute personne âgée : la mémoire, et transmettre cette mémoire aux autres. Édith Bruck, qui a survécu au drame de la Shoah, affirme que « le fait d’éclairer ne serait-ce qu’une seule conscience vaut l’effort et la douleur de garder vivant le souvenir de ce qui s’est passé - et elle continue-. Pour moi, faire mémoire est synonyme de vivre » (...) Cette mémoire peut aider à construire un monde plus humain et plus accueillant. Mais, sans la mémoire, on ne peut pas construire ; sans les fondations, tu ne construiras jamais une maison. Jamais! Et les fondations de la vie sont la mémoire. Enfin, la prière. Comme l’a dit une fois mon prédécesseur, le Pape Benoît, le saint vieillard qui continue à prier et à travailler pour l’Église, : « La prière des personnes âgées peut protéger le monde, en l’aidant probablement de manière encore plus incisive que l’activisme de tant de personnes » [4]. Il a dit ça presqu’à la fin de son pontificat en 2012. Que c’est beau ! Ta prière est une ressource trèsest une ressource très précieuse : c’est un poumon dont ni l’Église ni le monde ne peuvent se priver (cf. Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n. 262). Surtout en ce temps si difficile pour l’humanité, alors que nous sommes en train de traverser, tous sur un même bateau, la mer houleuse de la pandémie, ton intercession pour le monde et pour l’Église n’est pas vaine, mais elle indique à tous la confiance sereine d’un port sûr. Chère grand-mère, cher grand-père, au moment de conclure mon message, je voudrais t’indiquer aussi l’exemple du bienheureux – et bientôt saint – Charles de Foucauld. Il a vécu comme ermite en Algérie et dans ce contexte périphérique, il a témoigné de « son aspiration de sentir tout être humain comme un frère » (Enc. Fratelli tutti, n. 287). Son histoire montre comment il est possible, même dans la solitude du désert, d’intercéder pour les pauvres du monde entier et de devenir véritablement un frère ou une sœur universel.
Je demande au Seigneur que, suivant son exemple, chacun de nous puisse élargir son cœur, le rendre sensible aux souffrances des derniers, et capable d’intercéder pour eux. Que chacun de nous apprenne à répéter à tous, et aux plus jeunes en particulier, ces paroles de consolation qui nous ont été adressées aujourd’hui : “Je suis avec toi tous les jours” ! Allons de l’avant et courage ! Que le Seigneur vous bénisse.
François
source: Vatican News
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